Les chroniques    20|03|2003

Lao-Tseu et Confucius ont raison  Imprimer


Le 6 août 1945, quand Einstein apprend par un télex l'explosion d'Hiroshima, il se prend la tête dans les mains et dit après un silence : "Les vieux chinois avaient raison. On n'a pas le droit de faire n'importe quoi".

Théodore Monod jeûnait tous les jeudis en signe de deuil pour commémorer cette même fracture irréversible de l'entendement humain.

Écoutons la fin du discours, écrit Qohélèt pour nouer la gerbe de ses sentences de sagesse : Crains Dieu et observe les commandements. Cette crainte, toute autre que la peur, c'est, selon Einstein, cette "humble admiration", cette "profonde conviction émotionnelle" face à un "pouvoir supérieur raisonnable qui se révèle dans l'incompréhensible univers".

L'expérience de cette crainte-là place l'homme impérativement devant l'évidence de prendre au sérieux les commandements. On n'a pas le droit de faire n'importe quoi, surtout au nom de Dieu. "Not in my name" !!!

Orgueilleuse arrogance de fous dangereux qui osent s'approprier Dieu pour justifier leur inqualifiable soif de puissance et s'arrogent le droit de faire n'importe quoi.

La sagesse des vieux chinois est loin, celle de Jésus tout autant, celle encore des pacifistes passés ou présents.

Béatrice Spranghers, 20 mars 2003