Les chroniques    04|07|2001

Un génie de la pensée et de la foi  Imprimer


Théodore Monod est décédé le 22 novembre à l'âge de 98 ans. L'humanité a perdu un génie de la pensée et de la foi.

Le professeur Monod était connu surtout pour ses recherches dans le domaine des sciences, particulièrement la géologie et la botanique, et pour ses voyages dans le Sahara. Humaniste et pacifiste convaincu, grand défenseur de la nature, il était très discret quand on lui parlait de la foi.

Je l'ai côtoyé à plusieurs reprises, notamment à l'occasion de ses nonante ans. C'était au Lignon, une banlieue cosmopolite de Genève. Mon ami Claude-Jean Lenoir assurait à l'époque le ministère pastoral de cette église protestante libérale et avait invité Th. Monod à partager nos recherches unitariennes. Quel homme! Quelle humilité! Quelle patience et quelle bienveillance dans ses paroles! Il avait la répartie prompte et instantanée mais toujours respectueuse de son interlocuteur.

Fils du théologien et pasteur Wilfred Monod, il était profondément attaché au protestantisme libéral unitarien. Il admirait Schweitzer et le considérait comme l'un de ses maîtres à penser: "Il ne s'est pas contenté de penser -et il pensait juste-, il a puisé dans sa foi son énergie pour agir concrètement, c'est un grand homme, ce Schweitzer ".

Déjà à Genève, il s'inquiétait de la dérive des églises réformées francophones qui commençaient à s'octroyer une autorité illégitime en matière de foi.

Au revoir Monsieur Monod.

Pierre Bailleux. 04|07|2001